Voici un sujet extrêmement complexe, qu’est celui des OGM dans le domaine de l’agroalimentaire, que je ne maîtrise pas complètement (qui le maitrise d’ailleurs ?), et qui porte au débat au sein du milieu scientifique, politique, agriculteur, et même chez les particuliers. Je vais donner quelques pistes de réflexions, afin d’y voir plus clair dans ce méli-mélo d’informations, et de se forger sa propre opinion en nuançant les informations procurées par les pro ou anti-OGM. D’un point de vu purement scientifique, il s’agit d’une grande avancée, qui pourrait révolutionner le milieu pharmaceutique à l’avenir par exemple, mais qu’en est-il de l’éthique, et quelles sont ses conséquences dans le domaine de l’alimentation ?
Depuis de nombreuses années, les multinationales se targuent que les OGM pourraient contribuer à la diminution, voir à la disparition de la faim dans le monde. Face à cet argument de choc, je regarde le constat actuel : la faim dans le monde n’a jamais été aussi élevée. Où sont donc passées ces soi-disant promesses ? Serait-ce là un bon moyen pour les multinationales d’émouvoir des populations occidentales qui se sentent de plus en plus coupables de ce qui se passe à travers le monde ? Je ne pense pas que rendre des populations dépendantes de grosses entreprises soit un gage de disparition des famines qui frappent certaines contrées de notre bonne vieille Terre. Si les OGM ne montrent pas de preuves flagrantes quant à cela, de plus en plus d’organisations essaient de rendre les producteurs du monde indépendants. Et personnellement, je pense que c’est une étape fondamentale dans le processus de lutte contre la faim. Montrer aux populations qu’avec peu de moyens, et des moyens à portée de main surtout, on peut produire des produits naturellement. On peut citer l’initiative de Pierre Rabhi notamment, qui essaie de réconcilier l’agriculture traditionnelle locale avec les populations (pour plus d’infos, allez sur le site www.pierrerabhi.org/actions_mali.htm)
Autre argument non négligeable des firmes, l’augmentation du rendement de l’agriculture. Les plantes issues des OGM résisteraient mieux aux insectes, aux mauvaises herbes, et aux diverses maladies. Face à cela, je me demande s’il n’y aura pas une sorte de surenchère à chaque fois, quant à la modification des gènes des plantes. En effet, les insectes et autres menaces pour l’agriculture, ne vont-ils pas muter, face à un nouvel environnement ? Dans le même genre, les multinationales mentionnent également l’aspect écologique que peuvent revêtir les OGM, car leur culture nécessite une utilisation moindre des pesticides. A terme, cela ne risque-t-il pas de modifier les organismes présents dans le sol ? Car le problème étant qu’à terme, comment prévoir les effets des OGM sur l’environnement, sur les animaux et les êtres humains ? Comment peut-on contrôler un organisme génétiquement modifié lorsque celui-ci est introduit dans un certain environnement ? Sans compter les contaminations possibles des champs alentours… Prenons un exemple, celui de la culture Round Up Ready, développée par la firme Monsanto. Une plante provenant d’une culture Round Up Ready, est une PGM (plante génétiquement modifié), qui résiste à l’herbicide le plus vendu dans le monde, Round Up. Pour simplifier les choses, le Round Up est utilisé sur le champ de PGM Round Up Ready, en détruisant les mauvaises herbes, mais aucunement la culture elle-même. Ainsi, la culture est sauve, puisque résistante au désherbant qui lui, peut effectuer son travail premier. La firme vante aux agriculteurs le gain de coût dû à un achat d’un désherbant total, au lieu d’un désherbant sélectif. A première vue, c’est une belle avancée en ce qui concerne la biotechnologie. Mais c’était sans compter sur l’amarante, une mauvaise herbe qui mène la vie dure à de nombreux agriculteurs à travers le monde, car elle a la particularité d’avoir réussi à muter ses gènes au contact des cultures RoundUp Ready, devenant ainsi résistante au plus puissant désherbant existant ! Voilà un bel exemple de ce qu’on peut s’attendre à voir à l’avenir. Jusqu’où pourront aller les scientifiques pour créer des désherbants encore plus efficaces ? (je tiens d’ailleurs à remercier mon ami Elias pour son petit cours particulier sur la mutation).
Dernière question qui me trotte dans la tête : Pourquoi peut-on commercialiser un produit dont les tests sont peu ou pas concluants ? Si la toxicité des OGM n’a pas démontrée, le contraire non plus il me semble…
Mon avis transparait dans mon article, cela va sans dire. Je ne suis pas contre les avancées scientifiques, et je ne vis pas dans l’obscurantisme non plus mais je pense qu’il faudra encore plusieurs années avant que les OGM fassent leur preuve. Dans le doute, je préfère jouer la carte de la prudence.
mardi 9 juin 2009
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