Le bio est pour beaucoup d’entre nous, une démarche typiquement hippie, ou un mouvement à mode qui s’estompera un jour ou l’autre. Mais au fond, qu’est-ce que le bio ?
Le bio est avant tout une forme d’agriculture qui a pour but d’utiliser moins de produits chimiques tels que les pesticides. Donc, beaucoup plus respectueuse de l’environnement. Seulement, si le bio a des obligations de moyens, elle n’a pas d’obligations de résultats. C’est ainsi que si l’on analyse des produits bio finis, on va probablement y retrouver des pesticides.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Tout simplement que le champ voisin qui utilise des pesticides par exemple, peut avoir contaminé le champ de culture bio, par voie terrestre, aérienne, etc. Malgré cette possible contamination, je préfère consommer bio : Entre un produit de moindre qualité, contaminé x fois de pesticides, et un produit dont la culture est soucieuse de l’environnement, avec une infime part de pesticides en comparaison, mon choix est vite fait. Bien sûr, il existe différents labels qui certifient de la qualité des produits bio, selon divers critères. La plupart de ces labels garantissent donc aux consommateurs une agriculture respectueuse de l’environnement et/ou des Hommes.
Mais vous qui, dans votre petit jardin cultivait sans pesticides, sans engrais chimique, pouvez-vous prétendre à un label ? Bien sûr, mais il faut respecter chacun des critères définis par les labels. En attendant, si vous vendez sur un petit marché, vous pouvez employer le mot « naturel » et non pas « biologique ». Au fond, il n’y a sans doute aucune différence entre votre culture et celle dite biologique, si ce n’est un label. Si vous consommez de la viande, peut-être pourriez-vous vous tourner vers des agriculteurs bio. Dans un premier temps, l’animal doit avoir une alimentation saine, et doit avoir accès à l’extérieur. En clair, les conditions d’élevage sont adaptées aux besoins de l’animal, évitant ainsi des formes de stress qui ont tendance à élever les risques de maladies dans l’élevage traditionnel. A mon sens, la viande sera de meilleure qualité, et ce par simple comparaison. Pour moi, le respect de l’animal est très important, et je suis outrée de ce qui se trame bien souvent dans les élevages traditionnels, en vous passant les détails. Alors, j’essaie de consommer le plus souvent de la viande certifié bio, ne serait-ce que pour cette idéologie personnelle. Et comme je l’ai dit auparavant, la qualité en est supérieure, au vu des conditions d’élevage.
Et qu’en est-il des grandes marques qui se mettent à faire du bio ? Et bien, elles ont compris qu’il y avait un créneau à développer, et en plus, les prix sont moins élevés, car la production est souvent plus mécanisée. Mais pour moi, cela ne respecte pas l’esprit bio, en sachant que les résultats obtenus sur ces gammes-ci peuvent également servir à financer les gammes traditionnelles, et que bien souvent, le packaging utilise des plastiques, du papier en plus, peu soucieux de l’environnement. Mais, comme pour beaucoup, le prix reste un obstacle à la consommation bio, alors je ne suis pas contre, dans la mesure où on peut espérer que si une majorité de personnes se tournent vers ces gammes bio, plutôt que vers les gammes traditionnelles, alors les grandes firmes investiront d’avantage dans le développement de leur secteur bio. Est-ce que l’agriculture bio est durable ? C’est un sujet très complexe, mais je ne pense pas que l’agriculture traditionnelle réponde aux problèmes qui existent actuellement, à savoir la famine, qui a rarement été aussi élevée ! Etrange non, alors que les industriels de l’agro-alimentaires clament depuis des décennies que leur production sera la réponse à cette famine. Pire : certains petits agriculteurs des pays du Sud protestent contre les formes d’agriculture à base d’OGM, qui tend à les rendre dépendant de grosses firmes (voir le documentaire « Le Monde selon Monsanto »).
Actuellement, l’agriculture Bio ne peut pas répondre aux besoins des pays du Sud. Mais de là à pester, je ne suis pas d’accord. Regardons plutôt du côté des producteurs qui sont obligés de jeter leur surplus. Néanmoins, j’ai lu un article qui relatait les actions entreprises par des associations dans des pays africains, qui réapprenaient aux populations locales comment produire sans pesticides et autres produits chimiques, le tout avec des produits locaux (mélange d’oignons et de piments comme engrais, etc). Cela amenait les villageois des alentours à se renseigner sur ces techniques peu coûteuses, et durables, et également des touristes curieux (je n’ai plus la référence de l’article en tête). Bref, une initiative intéressante, qui démontre que malgré tout, le naturel a sa place au sein du Tiers Monde.
Mais ce n’est pas demain la veille qu’une forme ou une autre d’agriculture parviendra à éradiquer la famine. Je pense que la famine n’est pas qu’une question de nourriture, mais de mécanismes sans doute plus sournois, et pour ne citer qu’un seul mot clé qui me vient à l’esprit : l’argent. Avec ce que produisent les pays du Nord, n’y aurait-il pas moyen de nourrir ceux du Sud ? Et que font les gouvernements de ceux-ci, qui pour la plupart s’enrichissent, alors que la population meurt de faim ? Ne faut-il pas plutôt revoir tout un mode de fonctionnement sur la répartition des richesses, plutôt que de réfléchir seulement à ce raccourci sur l’agriculture ?
Bref, la famine est un sujet très difficile, et je ne viens de n’écrire que quelques lignes sur ce sujet qui mérite longue réflexion.
Tout ça pour nous amener à nous demander s’il faut jeter la pierre à une agriculture qui existe depuis des siècles, et qui tend à renaitre sous un jour nouveau.
Je vous invite à lire ce fichier PDF sur le bio, qui est particulièrement intéressant et complet.
>> http://www.bioconsomacteurs.org/upload/file/LA_BIO_EN_QUESTIONS.pdf
vendredi 5 juin 2009
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